“Une conclusion importante de ces tests, c’est la seule utilisation de résolveurs DNS menteurs pour effectuer la censure en France. Si cette méthode est très peu intrusive, elle est également facile à contourner en utilisant des résolveurs DNS alternatifs. On voit déjà dans certains cas comme le streaming de compétitions sportives que des ayants-droits commencent à s’attaquer à des résolveurs DNS autres que ceux des FAIs. Pour nous, il y a un risque important d’escalade dans les moyens de censure qui pourraient aller jusqu’à imposer l’utilisation de technologies intrusives comme le Deep Packet Inspection.
La seconde information qui ressort de ces tests, c’est l’important aléa dans la mise en place de la censure en France. À l’exception des sites de jeux illégaux bloqués de manière relativement cohérente entre les FAIs, on voit qu’il y a une très grande différence dans les blocages des autres sites. Par exemple sur la propriété intellectuelle, sur les 379 sites que nous avons identifiés bloqués par au moins un FAI, seul 138 de ceux-ci sont bloqués par les 4 FAIs, soit 36 %. Sans vouloir appeler à plus de censure par les FAIs, cet aléa dans la mise en place des blocages de site pose question sur l’égalité des citoyen·nes devant la loi, puisque des personnes ont accès à des sites différents selon leur FAI.”
Source : Analyse technique | Censxres