Las, un an et demi après son installation, l’étrange construction est toujours en place et, sous la pluie de novembre, affiche un air passablement fatigué. Un panneau lumineux, endommagé, a été rafistolé avec du Scotch de déménageur. L’affichage du temps d’attente ne fonctionne pas, le miroir a été tagué et plus aucune offre d’emploi n’apparaît sur l’écran. A l’endroit où trônaient les vélos électriques, un sans-abri s’est endormi, laissant traîner une bouteille de Vieux Papes à demi entamée. Quelques livres subsistent encore dans la « bibliothèque ». « Nous avons déposé un carton de livres deux fois par semaine pendant six mois, mais ne sommes plus en mesure de poursuivre l’opération », explique Manuel Errera, de l’association Circul’livre. L’Abribus du futur, qui a reçu pas moins de quatre prix internationaux, au point de lui fournir « une visibilité au niveau local, national », voire « un rayonnement international », ainsi que le précise la Mairie de Paris, pourrait toutefois reprendre du service.