“Le véritable enjeu n’est pas simplement de refléter les souhaits actuels des citoyens, endogènes au système dans lequel ils sont exprimés, mais de permettre à la société tout entière de décider de façon réfléchie ce qu’elle veut devenir à l’ère algorithmique, en s’inscrivant dans un champ de possibles laissé ouvert et incluant des options de sortie – par exemple, le refus de développer ou de déployer plus avant certains genres de modèles ou d’applications. Les mini-publics délibératifs, très en faveur ces derniers temps, pourraient certainement jouer un rôle, à condition toutefois de se faire la caisse de résonance et de jouer un rôle d’éclaireurs d’un débat plus large. Seule l’implication informée du public dans son ensemble dans la discussion des algorithmes et de leurs implications peut soutenir l’effort de régulation de la part des pouvoirs publics nécessaire à réaliser un alignement compatible avec l’autodétermination démocratique.”

Source : Les grands modèles de langage à la recherche d’une sanction démocratique – AOC mediaThéophile Pénigaud – CEVIPOF