Les ordinateurs, à mesure qu’ils sont plus performants, effectuent le travail anciennement dévolu à la classe moyenne, scindant la société en deux : une oligarchie très riche dont les compétences sont complémentaires à celle des machines et le reste, une sorte de prolétariat vivotant de petits boulots précaires. Une situation que certains économistes comparent au Moyen Âge, un monde avec quelques seigneurs et d’innombrables serfs. Au dire de Charlotte Allen et des économistes qu’elle interroge, toute la Silicon Valley est en train de se transformer selon ce principe, depuis le milieu des années 90, quand les derniers emplois manufacturiers ont disparu au profit de la Chine.