Le SLF a publié un communiqué accusant Amazon de faire une concurrence déloyale aux librairies en vendant à perte des ouvrages comme produits d’appel pour ses autres services, dont la liseuse Kindle. «Il est évident que nous ne vendons pas les livres à perte car c’est illégal! Si Amazon perd de l’argent, ce n’est pas parce qu’il fait du dumping sur les prix mais parce qu’il investit massivement dans des entrepôts. En France, nous avons ouvert quatre entrepôts dans lesquels nous stockons 800.000 titres différents pour pouvoir servir au mieux les lecteurs». Romain Voog insiste sur le fait qu’Amazon ne fait pas de concurrence directe aux libraires mais propose plutôt une offre complémentaire. «Nous réalisons 70% de nos ventes sur des livres de fond de catalogue qui ont plus d’un an. Au contraire, les libraires se concentrent sur les nouveautés et ne peuvent pas servir les clients qui demandent des ouvrages plus anciens car ils ne les conservent pas en stock. Nous sommes donc parfaitement complémentaires. Par ailleurs, si l’on regarde les parts de marché, la vente en ligne de livres ne représente que 10% du marché de l’édition. Les grands vendeurs de livres sont les grandes surfaces alimentaires (20% du marché) qui réduisent leurs offres aux best seller, et les grandes surfaces spécialisées dans la culture, qui disposent d’un quart du marché. Les librairies indépendantes conservent encore 20% du marché».